Seul le silence, R.J. Ellory
Résumé :
Joseph a douze ans lorsqu'il découvre dans son village de Géorgie le corps d'une fillette assassinée. Une des premières victimes d'une longue série de crimes. Des années plus tard, alors que l'affaire semble enfin élucidée, Joseph s'installe à New York. Mais, de nouveau, les meurtres d'enfants se multiplient... Pour exorciser ses démons, Joseph part à la recherche de ce tueur qui le hante. Avec ce récit crépusculaire à la noirceur absolue, R. J. Ellory évoque autant William Styron que Truman Capote par la puissance de son écriture et la complexité des émotions qu'il met en jeu.
Mon avis :
Une amie m'avait conseillé ce roman en me disant qu'il était exceptionnel, remarquable, et tout une pléthore de compliments. Alors j'ai foncé tête baissée, ravie de lire un thriller génial.
Le livre dans ma PaL, j'ai vu qu'il y avait une lecture commune en cours, organisée par Tousleslivres. Hop, ni une ni deux, je m'inscris.
C'est là que je me dis que j'aurais quand même dû lire les avis sur Livraddict avant de me jeter à l'eau. Parce que j'ai vraiment l'impression de m'être fait avoir.
Déjà, dans le résumé. En lisant que le héros venait de son village de Géorgie, j'ai pensé à ce pays, coincé entre la Turique et la Russie. Du coup, j'imaginais le personnage principal comme immigré aux États-Unis, avec tout le passé que peut comporter une enfance dans un pays pareil. En fait, pas du tout, il s'agit de Géorgie, état des États-Unis. Première déception. Non pas parce que je n'aime pas lire des récits entièrement américains, mais parce que je ne m'attendais pas à ça.
La deuxième déception vient de la classification « Thriller ». Parce que pour moi, un thriller est un roman à l'écriture efficace, vive, où l'on ressent une certaine oppression, un sentiment d'urgence. Où les crimes commis sont le cœur de l'intrigue. Alors que là, dès le prologue, j'ai senti que ça n'allait pas le faire.
« New-York, sa clameur infinie, ses rythmes métalliques âpres et le martèlement des pas, staccato incessant ; ses métros et cireurs de chaussures, carrefours embouteillés et taxis jaunes; ses querelles d'amoureux ; son histoire, sa passion, sa promesse et ses prières. »
Je n'ai rien contre les romans plus littéraires (quoique ça dépend). Mais ce genre de prologue m'a fait froid dans le dos et j'ai espéré de tout cœur que ça ne durerait pas. Ce style d'écriture ne dure pas, certes, mais l'auteur nous donne d'innombrables informations, comme le parfum de la maîtresse d'école du jeune Joseph, les tribulations sexuelles de sa mère ou les crises d'épilepsie de sa voisine. Ce qui, dans l'absolu, pourrait ne pas être inintéressant si je n'étais pas partie dans l'optique d'un roman haletant, bourré d'action et de tension psychologique.
Au bout de 113 pages, après m'être forcée deux fois à reprendre cette lecture, je baisse les bras et je m'avoue vaincue. De ce que j'en ai lu, j'ai plus l'impression que l'auteur nous raconte la vie de son personnage, vie émaillée par des meurtres, qu'une enquête menée par un personnage. J'ai l'impression de m'être fait avoir, parce qu'on m'a refourgué de la littérature contemporaine, où l'auteur nous abreuve de détails insignifiants, en lieu et place d'un thriller.
Je sais que certains ont adoré ce roman, qu'il y a des amateurs de littérature de ce genre. Je n'ai pas à juger le roman là-dessus. Tout ce que je sais, c'est que je m'attendais à tout autre chose. Et que, de ce fait, je n'ai pas réussi à rentrer dans le récit. J'ai donc abandonné au bout de 113 pages. J'y reviendrais peut-être, en sachant, cette fois, à quoi m'attendre.
Et les autres particpants ?