Rouge Rubis, Kerstin Gier
Résumé :
Gwendolyn a 16 ans.
Elle vit à Londres. Vie normale, scolarité normale dans une grande école privée, famille normale, en apparence… Car cette famille a un secret : certaines filles sont porteuses d'un gène qui leur permet de voyager dans le temps.
Mon avis :
Autant prévenir tout de suite, j'suis en mode râleuse.
J'avais vu ce roman en librairie, et je dois avouer que la couverture et le résumé m'ont fait craquer. Et comme Tousleslivres organise une lecture commune autour de ce roman...
Et là, j'ai envie de dire : Si j'avions su, j'aurions point pris ce livre.
Il y a du positif, il faut pas exagérer non plus. Le voyage dans le temps est un sujet très intéressant, ne serait-ce que par rapport à ce fameux continuum : lorsqu'une personne va dans le passé, ses actes peuvent avoir une répercussion dans le futur. Et puis, il y a ces sauts dans le temps, parfaitement incontrôlés au début du roman, qui sont vraiment agréables.
Et puis, il y a ce fameux cercle, qui a bien titillé ma curiosité. Et j'ai beaucoup aimé l'idée que tout le monde pense que la personne ayant ces fameux gênes de voyage dans le temps est la cousine de Gwendolyn, ce qui déclenche surprise, incrédulité et jalousies, sans surprise mais ça passe bien. Sans compter que l'écriture de l'auteur n'est pas désagréable.
Oui, mais ça ne suffit pas pour me plaire.
Parce que l'auteur survole un peu son sujet, même si je me doute qu'on en apprendra plus par la suite. Disons que je trouve qu'elle s'attarde sur certains sujets, comme le fait de se costumer pour voyager dans le temps, mais qu'elle n'explique que très peu d'autres thèmes, comme les tenants et les aboutissants.
Enfin, il y a pas mal de choses prévisibles, notamment dans les intrigues que j'ai deviné très rapidement.
Et puis, il y a l'héroïne. D'accord, elle est jeune, 16 ans et demi. Et d'accord, c'est une fille de son temps. Je dois commencer à me faire vieille, parce que je l'ai trouvée niaise au possible. Elle ne lâche jamais son portable (m'enfin, ça, c'est plutôt cohérent), et ses réflexions sont parfois d'une immaturité ou d'une futilité agaçantes. Des exemples ?
« A quelque époque que ce soit, il s'était toujours passé des choses effroyables. Des guerres, la variole, la peste, et dès qu'on disait un mot de travers, on vous brûlait comme sorcière. D'autre part, il n'y avait pas de W-C, et tous les gens avaient des puces et le matin ils vidaient le contenu de leurs pots de chambre par la fenêtre sans se soucier de savoir si quelqu'un passait justement en dessous »
Oh là là, oui, c'est trop dur ! Si le fond des paroles est exact et qu'on peut effectivement comprendre ses répulsions, la manière dont c'est dit m'a beaucoup agacé.
« Je me passai un peu de la crème anti-rides de Mum sur les joues et le front. Il n'était jamais trop tôt pour commencer, me disait toujours ma mère. »
Peuh. C'est tellement à des années-lumières de moi, je trouve ça tellement futile, qu'elle a perdu beaucoup de mon estime sur cette simple action, pourtant bien peu importante pour la suite de ses aventures. Enfin, je suppose.
Ajoutons à cela Le garçon, trop beau mais trop méchant, qu'elle se jure de détester toute sa vie (sic) mais qu'elle finit par trouver trop formidable.
Si les aventures se suivent de manière relativement plaisante, avec une dose de suspicion bienvenue, la fin m'a fait grogner.
D'accord, il suffit de se renseigner un peu pour savoir qu'il s'agit d'une trilogie. Sauf que quand on cède à une impulsion, comme son nom l'indique, on ne prend pas le temps de se renseigner sur ce fameux bouquin. Et rien, ni dans le résumé, ni sur la couverture, ni dans les premières pages, ne parle d'une trilogie. Et quand bien même, lorsqu'il s'agit d'une trilogie, on peut tout de même espérer un semblant de fin, qui clôturerait l'intrigue de ce tome mais pas l'intrigue de la saga. Pas dans cette trilogie.
Une fin de chapitre comme les autres, avec juste ce qu'il faut de suspens pour tourner la page et attaquer le chapitre suivant dans la foulée, et là, on tombe sur un « Épilogue » qui m'a fait bondir. Hein ? Épilogue ? Mais on est en plein milieu de l'action !
Fatalement, c'est un bon moyen de forcer le lecteur à acheter la suite. Mais j'aime pas ce genre de méthode. Ça me met en rogne.
Bon, si je râle autant, c'est que le roman a suscité suffisamment d'intérêt de ma part pour que j'ai envie de savoir ce qu'il va se passer. Mais pas assez pour que je fonce tête baissée dans la suite. Elle se poursuivra sans moi.
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