La fourche du diable, Elena Arseneva
Résumé :
Alors que la petite ville de Kremni s'apprête à fêter Noël, deux chasseurs font une macabre découverte : auprès de l'arbre appelé " la fourche du Diable " gît le corps mutilé et sans vie de Procope, fils du richissime boyard Olaf.
Tout accuse les redoutables païens drégoves installés dans la forêt et qui pratiquent des rites barbares. Chargés de l'enquête, Artem et ses fidèles devront affronter le Passeur, un bien mystérieux personnage...
Mon avis :
Me revoilà plongée dans les aventures du Boyard Artem, pour mon plus grand plaisir. Certes, la bonne surprise n'est plus au rendez-vous, étant donné que je sais désormais à quoi m'attendre. Mais le plaisir, lui, l'est toujours.
C'est donc avec grand plaisir que j'ai retrouvé Artem, Mikto, Vassili et Philipos. Plongés au coeur de l'hiver, ils vont devoir déjouer les faux-semblants et mettre un terme aux agissements du meurtrier qui semble déterminer à anéantir une famille.
Si j'ai aimé la reconstitution historique, qui reste très crédible et très naturelle, j'ai eu un peu plus de mal avec l'enquête. J'ai trouvé que certaines découvertes étaient un peu mal amenée, comme le fait qu'Artem s'arrête un moment pour admirer l'église et que ça lui permet, ô coïncidence, de rencontrer l'un des personnages secondaires. De même, je n'ai jamais cru un seul instant que les Drégoves pouvaient avoir commis ces meurtres. Et certains éléments étaient relativement flagrants. Avoir une longueur d'avance sur l'enquêteur n'est pas spécialement agréable, mais la manière dont Elena Arseneva met en scènes ses personnages permet de faire passer la pilule.
Et puis, il y a ce Passeur, sorcier maléfique et vraiment inquiétant. L'auteur s'amuse avec les superstitions de ses personnages, sème le doute, et c'est avec des frissons que j'ai lu certains passages. Un bon point, selon moi, car si il est très difficile d'insérer des éléments "surnaturels" dans une enquête classique et être crédible.
Je commence à bien connaître les personnages, désormais, et certains points récurrents sont devenus un peu lassant, comme le fait que Artem soit régulièrement troublé par une veuve, pièce importante de l'enquête. Je prends donc moins de plaisir à découvrir ces personnages, qui sont plutôt devenus des personnages familiers, dont on connaît les qualités et les travers.
Mais ça reste un roman très agréable, avec une totale immersion dans l'époque, avec de l'humour, des personnages attachants et des intrigues pas forcément évidentes.