L'orgue de Quinte, Hervé Picart
Résumé :
Le légendaire orgue à liqueurs du héros d'un roman du XIX° siècle : voilà ce que Bogaert pense avoir déniché dans la petite ville médiévale de Provins.
Mais l'antiquaire n'a pas laissé son flair dans sa boutique brugeoise. Il se retrouve bientôt sur la piste autrement plus inquiétante d'un maître verrier qui, dans sa quête du cristal parfait, est bien résolu à distiller le chagrin de ses victimes. Frans Bogaert va apprendre que lorsqu'il est question d'alchimie, toutes les larmes ne se valent pas...
Mon avis :
Après avoir découvert, et apprécié, le premier tome des aventures de Bogaert, j'avais adopté le second tome. Ne restait plus qu'à lui trouver un peu de temps pour le lire. Voilà chose faite !
Après un premier tome qui, à partir d'un dé étrange, qui reste froid au contact de la main, retrace l'histoire et les mythes de la Lituanie médiévale, le second tome nous emmène à Provins.
On y retrouve donc Bogaert, antiquaire belge de son état, en vacances chez son beau-père. Sa femme, Laura, a disparu depuis des années et cette blessure est partagée par les deux hommes, qui se vouent une réelle amitié. L'antiquaire est très curieux et peu passer des heures à examiner un objet qui aurait titillé sa curiosité. Et ce que j'aime par dessus tout, c'est qu'à travers des témoignages, des registres et autres informations, il va retracer l'histoire de l'objet en question, en nous plongeant dans une époque donnée. S'ajoute à cela l'excellente assistante de Bogaert (qui se prononce Bogart, ça a son importance), copie conforme de Lauren Bacall, habillée à la mode des années cinquante, prenant consciemment ou non, ses postures, allant même jusqu'à organiser des vidéo-conférences en noir et blanc.
Lors d'une promenade dans une brocante, ils découvrent un étrange objet, fait de petits tubes et de minuscules robinets. L'antiquaire se lance alors dans une enquête qui va le mener dans les années 1890, parmi les almichistes et autres rêveurs de l'époque.
Dans ces romans, il ne faut pas s'attendre à une enquête comme on peut en lire dans les polars. Ce sont les objets et les archives qui parlent et dévoilent leurs mystères, il ne faut donc pas s'attendre à beaucoup d'action. Mais, à travers ces témoignages, on effectue une remontée dans le temps pour le moins plaisante, où l'idée même d'envoyer un MMS semble saugrenue.
La plume de l'auteur est agréable, parsemée de touches d'humour, et manie langage courant et vocabulaire plus recherché pour donner un mélange un peu éthéré mais très sympathique.
« Dehors, l'averse qui s'attarde est passée à la grêle. On dirait qu'une revue de diablotins délurés exécute un numéro de claquettes sur le toit fatiguée de la vieille demeure »
J'ai passé un très agréable moment de lecture, même si je n'ai pas tourné les pages avec avidité. C'est assez lent, notamment le moment de l'explication, mais on se laisse prendre.
Une jolie lecture.