Fleurs de Dragon, Jérôme Noirez
Résumé :
1489.
Une vague de crimes ensanglante le Japon, fauchant un à un les samouraïs errants qui s'aventurent sur les routes du pays. L'enquêteur Ryôsaku, secondé dans sa tâche par trois jeunes trublions plus motivés par les plaisirs de Kyôtô que par l'initiation aux mystères de l'investigation, est missionné par ses supérieurs pour traquer et démasquer le tueur. Les indices trouvés sur les lieux des combats ont cependant de quoi dérouter même le plus brillant des agents du shôgun : l'auteur des massacres est-il seulement humain ?
Mon avis :
Autant l'avouer tout de suite : je suis totalement inculte dans tout ce qui touche le Japon. Mais bon, il suffit de me parler de samouraïs errants et de meurtrier à peine humain pour titiller ma curiosité et enflammer mon imaginaire donc je me suis lancée.
Et c'est un vrai coup de cœur.
Ce qui m'a plu, tout d'abord, c'est la plume de l'auteur. Au risque de faire un parallèle un peu hasardeux, disons qu'elle ressemble à l'idée de ce que je me fais de l'art japaonais : simple et beau à la fois. Il trouve les mots juste pour rendre un personnage attachant, un paysage envoûtant, un sentiment imparable. J'aime la simplicité avec laquelle il utilise le mot juste, qui touche le lecteur, sans faire quinze phrases pour arriver à son but. Un exemple :
« Sôzô reconnaît les mots que lui assénait son propre père, les mêmes certitudes du guerrier possédant un sable à la place du cœur, méprisant la douceur et la compassion, se gargarisant d'honneur et de courage alors qu'il ne connaît en vérité d'autre vertu que la brutalité. »
Et l'auteur a su mettre en place toute une galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres. Les personnages principaux, d'abord, qu'il a su rendre à la fois drôles et touchants. Et même les personnages plus secondaires, comme les fillettes : elles semblent parfaitement réelles, spontanées, leurs péripéties sonnent juste. Il sait créer des occasions cocasses, certains personnages drôles, avec une sorte de running-gag. Et encore une fois, il sait s'arrêter quand ça devient un brin pesant.
Et le fil principal, l'enquête. Là, j'avoue qu'il ne faut pas s'attendre à une enquête policière comme on en lit d'habitude. On ne découvre pas le coupable trois pages avant la fin. Mais l'intérêt n'est pas là. Au fil des rencontres, de nouvelles intrigues arrivent, s'entremêlent, pour se délier l'une après l'autre.
C'est un vrai coup de cœur, donc, et je fouine à droite à gauche pour trouver d'autres romans de cet auteur. Déjà parce que le roman est trop court. Et puis, sa plume m'a convaincu, j'en veux plus !