10 000 au coeur de l'empire, Paul Kearney
Résumé :
Dix mille guerriers de légende. Un empire à conquérir. On les appelle les Macht.
Ils vivent isolés dans les montagnes Harukush, et on raconte qu'ils ont jadis accompli des prouesses sur les champs de bataille. Dans le monde alentour, les anciens envahisseurs et les peuples de Kuf ont été unis sous le joug de l'Empire Asurian, réputé invincible. Le Roi des Rois peut mobiliser sous sa bannière des nations entières. Mais son frère, en exil, veut s'emparer du trône. Il décide alors de faire appel à la légende : dix mille guerriers macht, mercenaires d'élite, marchent bientôt vers le cœur de l'empire... Ceci est l'histoire de leur épopée.
Mon avis :
Ce résumé était plus qu'alléchant, et promettait un roman riche en émotion. Mais à l'arrivée, mon avis est plutôt mitigé.
On s'attend à avoir de l'action, et pour le coup, on est servi. Des premières aux dernières pages, les combats sont omniprésents, que ce soit de simples escarmouches aux combats titanesques.
L'auteur utilise particulièrement bien le vocabulaire guerrier, rendant chaque bataille différente des autres sans donner l'impression de répétition.
On alterne les points de vue, du commandant des Match à la simple recrue, du frère en exil au conseiller de l'Empereur. Et c'est un peu le soucis, à mon avis. Car pour qu'une bataille prenne au ventre, pour qu'on tremble ou qu'on soit exalté pendant un combat, il faut qu'on soit attaché aux personnages. Ce ne sont pas tant les faits d'armes, qui me parlent, mais les hommes qui les accomplissent. Et là, j'ai eu du mal à accrocher, car la plupart des personnages me laissaient indifférente. Je ne connaissais rien de leur vie, rien de leur personnalité, et ça les rendait très superficiels.
De même, l'histoire de l'Empire, des Match, tout est rapidement traité. Je ne suis pas une partisane des longues descriptions ni des longues explications, mais là, pour le coup, c'était vraiment trop peu.
Finalement, c'est l'abondance de scènes de batailles, au détriment d'éléments moins spectaculaires mais tout aussi importants, sinon plus, qui m'a empêché d'apprécier pleinement le roman. J'ai eu l'impression de lire un film d'action, en fait. De lire des scènes épiques, très documentées, j'ai entendu le fracas les armes et senti l'odeur du sang. Mais ça m'a paru très vain. Comme s'il manquait un socle solide pour poser le tout. Comme dans un film d'action, où on en prend plein les yeux pendant deux heures, mais qui, au final, ne laisse rien comme souvenir. Parce qu'il n'y a pas le charisme des personnages ni la conviction que ce qu'ils font est juste ou motivé. Les Match ne combattent ni pour l'honneur, ni pour se défendre, ni pour réparer une injustice ou pour satisfaire une soif de sang, mais pour l'argent. Parce qu'on leur a dit d'aller là, ils vont y mourir.
Et puis, je trouve que pour profiter pleinement des combats, il doit y avoir des pauses. Des moments plus tranquilles, où on regarde les personnages évoluer sans être l'arme à la main en train de s'étriper joyeusement. Ça permet à la fois de leur donner vie, mais ça permet aussi au lecteur de souffler un peu. Là, vers la fin, j'étais lassée des combats. Non pas parce que l'auteur se répète, mais parce qu'il n'y a pas eu de montée de tension, que les combats se succédaient encore et toujours. Et c'est éprouvant.
Au final, ce fut une lecture éprouvante, un peu longue. L'aspect humain m'a manqué. Une suite existe, mais je doute fort de la lire un jour.