Le langage des pierres, T.1 : Le dit du sang, Pamela Freeman
Résumé :
Voilà mille ans, le peuple d'Acton conquit les Onze Domaines, dont il tua ou chassa les habitants légitimes.
Ceux qui ne périrent pas survécurent sur les routes. On les appela les Voyageurs. Aujourd'hui, les Domaines sont gouvernés d'une main de fer par les seigneurs de guerre d'Acton. Certaines choses échappent cependant à leur contrôle : les esprits, la magie des éléments... et parfois des êtres humains, lointains descendants des Voyageurs. Comme Ronce, cette jeune fille qui doit fuir les siens ; comme Frêne, contraint de tuer pour le compte d'un employeur tyrannique ; comme Épervier, le noir enchanteur qui a juré vengeance pour son peuple.
Jamais les pierres n'auraient pu prédire qu'un lien puissant unirait un jour leurs trois destins.
Mon avis :
J'avais craqué pour ce roman, il y a bien longtemps de ça. Et puis, les livres s'entassent, se languissent d'être lus, se perdent dans l'immensité de la PaL. Mais le Challenge ABC 2012, c'est aussi l'occasion de les ressortir et de les lire enfin. Voilà chose faite.
Le roman se présente sous plusieurs chapitres avec des narrateurs différents. Il y a Ronce, cette jeune fille sauvage, très liée à la nature, éprise d'indépendance. Il y a Frêne également, forcé de se trouver un métier et qui se retrouve bien malgré lui tueur. Et Épervier, qu'on ne connait pas beaucoup car ses chapitres sont pour le moins succincts.
Ces chapitres, majoritaires, côtoient également des petits chapitres de personnages secondaires. Comme celui de Doronit, l'employeur de Frêne que j'avais appris à détester cordialement. Et en lisant ce chapitre, sans excuser le comportement de cette femme, je l'ai mieux comprise et j'ai eu de la peine pour elle. Ces chapitres sont donc un éclairage bienvenu pour ajouter à la complexité et à la psychologie des personnages.
J'ai beaucoup aimé l'univers que nous dessine Pamela Freeman : ces deux peuples, qui cohabitent bon gré mal gré. Le souvenir de cette invasion, pourtant vieille de mille ans, est encore très vivace dans tous les esprits et le peuple originel, cheveux et yeux sombre, est vite repéré et méprisé par les descendants de l'envahisseur. C'est un peu facile, de les différencier comme ça, avec leur couleur de cheveux. C'est un peu facile, aussi, d'en faire des nomades, épris de chansons, de contes et de toutes formes d'art quand les autres sont sédentaires et hermétiques à l'art. Facile, peut-être, bien que. Le principal, c'est que ça a fonctionné pour moi, je me suis plongée dans cet univers avec beaucoup de plaisir.
La magie est très présente, avec la réanimation des morts, les fantômes, les pierres qui prédisent l'avenir et les dieux omniprésents. Et c'est très convaincant.
La superstition est tout aussi présente, comme en témoignent les prénoms des narrateurs : lorsqu'une femme Voyageuse accouche, elle donne à son enfant le nom de la première chose qu'elle voit.
Le résumé est, encore une fois, un peu trop bavard. Je pense que pour profiter pleinement du roman, il faut oublier qu'ils se rencontrent. Parce que ça n'arrive que dans les toutes dernières pages. En attendant, on apprend à connaître les personnages, on les voit évoluer et devenir ce qu'ils sont pour cette rencontre.
C'est bien loin d'être ennuyeux, les personnages ont une réelle envergure et je me suis laissée bercée par la plume efficace de l'auteur. Mais si on attend la rencontre, on peut vite trépigner derrière les pages.
Ce fut une lecture très plaisante, avec des personnages particulièrement attachants et une écriture très agréable à lire.
Vivement que je me procure la suite !