Basse Fosse, T.1 : Le baiser du rasoir, Daniel Polansky

Publié le par Blanche

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Résumé :

 

Basse-Fosse, la ville du crime. Les hors-la-loi sont rois, les femmes, fatales. Disparaissez, et les gardes s'assureront que personne ne vous retrouvera jamais. Prévôt est dealer. Il a été soldat. Il a été agent de la Couronne. Il a tout vu, et même pire. Difficile de trouver âme plus tourmentée. Il est aussi le plus à même de traquer l'assassin qui sème derrière lui les corps d'enfants horriblement mutilés.
Un sinistre jeu de piste, où le chasseur pourrait devenir proie.

 

 

Mon avis :

 

C'est la grande mode des assassins et autres voleurs en fantasy. Et je redoute toujours les romans ''à la pointe de la mode'', de peur d'avoir un récit calibré pour répondre à une demande, sans âme ni originalité. Mais le résumé me tentait alors …

 

Ce qui est frappant, dès les premières lignes, c'est l'écriture. Ensuite, on fait la connaissance avec le héros, Prévôt. Il n'a, en réalité, pas grand chose d'un héros.

 

«  Dans les circonstances les plus favorables, parfumé et manucuré, je suis un type laid. Un nez en patate gouttait sous des yeux trop gros, une bouche en coup de poignard siégeait, décalée sur le côté. Pour souligner mon charme naturel, je présentais une collection de cicatrices qui aurait embarrassé un masochiste, une ligne décolorée remontant sur ma pommette à l'endroit où un éclat d'obus était passé à quelques centimètres de m'étendre pour de bon, et le pavillon déchiré de mon oreille gauche témoignait d'une bagarre de rue où j'avais fini second ».

 

Prévôt est dealeur, bagarreur, consommateur assidu de souffle de farfadet, une drogue, et de bière. La loi, il la connaît bien, puisqu'il a été chargé de la faire respecter à une époque de sa vie. Mais il l'enfreint allègrement. Les autres personnages que nous présente l'auteur ont tous leur charisme, un petit quelque chose qui fait qu'on s'attache à eux, qu'on les adore ou qu'on les déteste. Ce petit quelque chose qui les rend vivant.

 

L'écriture est très ironique, cynique, et il y a bien des descriptions qui prennent une toute autre ampleur sous la plume de Daniel Polansky. S'il y a cependant un reproche que je pourrais faire à ce roman, ce sont les dialogues. Ils sont parfois tellement pleins de sous-entendus et de non-dits que j'ai eu de la peine à les suivre.

En fait, il y a un second reproche que je pourrais faire, également, c'est au niveau de l'intrigue. Ces meurtres intriguent et les personnages sont touchés par les meurtres de ces enfants. Prévôt a également une autre source de pression, qui fait que retrouver l'assassin devient urgent. Mais j'ai trouvé l'enquête assez légère et  je n'ai jamais partagé la conviction de Prévôt en la culpabilité d'un personnage. Je n'y ai pas cru une minute. La fin a donc été une demi-surprise.

 

Le monde créé par Daniel Polansky n'est peut-être pas très original mais très travaillé. Bien qu'il n'y ait pas beaucoup d'explications, on apprend qu'il existe une multitude de peuples qui cohabitent plus ou moins en harmonie. Tout le registre des drogues est très bien trouvé, par contre. Le narrateur parle des peuples, de la Guerre sans tout expliquer, ce qui est cohérent, forcément, mais qui laisse un peu perdu. Ça sera peut-être différent dans les prochains tomes.

 

Quoiqu'il en soit, c'est un roman qui se dévore, avec une écriture pleine de caractère. Si l'enquête m'a paru un peu légère, le monde créé par l'auteur est bien travaillé. Ce fut une lecture très plaisante.

 

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